L'eau fraîche ruisselle le long de mon dos, sans doute la rosée du matin qui s'agglomère et coule en gouttes fines, luisantes, comme des perles au soleil matinal de
cette journée qui s'annonce.
J'ouvre ma gueule en m'étirant la machoire, et je me roule sur moi-même pour réveiller mes muscles, je m'entortille en m'étirant. Que vais-je bien pouvoir faire
aujourd'hui ? Je m'avance doucement à l'orée de mon abris, cette pierre était la bienvenue hier soir pour m'abriter, les nuits ne sont pas sûres par ici, j'en ai des frissons quand je repense à
cette fameuse nuit où j'ai failli me faire dévorer.
Je suis encore dans le brouillard, un voile devant les yeux, je n'arrive pas à m'en débarrasser, il me faut une petite cure de soleil. Une fois la tête hors de ma
pierre, j'hume l'air envirronnant à la recherche de prédateurs.... il n'y a rien, je ne sens rien.... je m'avance un peu, je regarde, j'épie...je reste à l'affût du moindre signe de
danger.
Je sors enfin de mon abri nocturne, le flair au vent, j'avance en me faufilant entre les caillou et les tronc d'arbres afin de ne pas me faire trop remarquer.
Humant l'air alentour, je trouve au creux d'un arbre un coin ensoleillé, et peu exposé aux regards. Je m'y love, blottis dans les replis de l'écorce de mon protecteur temporaire.
Après une heure ou deux, je ne sais pas trop, je suis parfaitement éveillé, une petite douleur proche de mon estomac, m'indique que j'ai faim. Pleinement réchauffé
par cette sieste matinale, je me sens d'attaque pour aller me chercher à manger.
J'entreprend l'ascension de l'arbre sur lequel je me trouve, ce n'est pas évident et je suis particulièrement exposé à mes prédateurs, alors je fais vite, ne
prenant aucune pause. Je sens mon coeur battre plus fort et je me dépêche encore, je sens un frisson dans mon dos et mon odorat me révèle que j'ai bien fait de me dépecher, un oiseau de proie
viens de me frôler, je me réfugie alors dans le creux de la branche que je viens d'atteindre pour me faire oublier ..... J'irai manger un peu plus tard...
Le danger semble écarté, et mon coeur a repris un rythme normal, après cette pause, je suis un peu engourdi, aller manger me fera du bien. J'explore les branches de
l'arbre et je fini par trouver ce que je cherche, j'hume l'air, rien de dangereux, je m'avance, passe la barrière de brindilles, et je me retrouve devant mon entrée.
J'ouvre grand ma gueule et je commence à gober l'oeuf, ma bouche s'ouvre démeusurément pour ingurgiter ce plat qui est plus large que moi, une fois la bouche
dépassée, c'est le reste de mon corps qui s'élargit au passage de l'oeuf dans mon corps.
Une fois l'oeuf gobé je m'enfuis du lieu de mon larcin au cas où l'oiseau qui a pondu cet oeuf voudrait me faire regretter mon repas. Je me laisse tomber de l'arbre
pour gagner du temps, et avec un peu de chance ca félera la coquille de l'oeuf.
Aie, ca fait bizarre cette chute, mais mon pari est gagné, je sens la coquille de l'oeuf fragilisée par le choc, je me contorsionne en me cognant contre ce qui
m'entoure, pour boyer cette carapace qui protège mon repas. Une fois tout le suc evadé de la coquille reduite en miette dans mon estomac, je me contorsionne à nouveau pour recracher les
débris.
J'abandonne les restes là où je suis et je vais me chercher un coin tranquille pour digérer en paix....